Interview confinée de Madame
Street artist on ne peut plus actuelle, Madame est d’abord comédienne et scénographe de formation. Amoureuse du collage, elle mélange les matériaux, le texte et les images afin de créer des scènes aux maximes actuelles.
Comment vous occupez-vous pendant cette période difficile ?
Ces derniers mois ont été largement consacrés à la préparation de mon solo show qui devait avoir lieu en juin prochain à la galerie Openspace.
J’avais donc depuis un moment une vie assez « suspendue ». Donc je dois dire que ce confinement change de manière générale assez peu ma façon de vivre de ces derniers temps.
J’ai la chance d’être confinée chez moi, qui se trouve être aussi mon atelier, aussi j’en profite pour rythmer mes journées entre travail, pièces pour le plaisir, choses à faire que j’avais procrastiné depuis des années, cuisine, sport… en vrai, un programme assez chargé.
Le collage est-il votre principal moyen d’expression et si oui pourquoi ?
Le collage est vraiment mon médium depuis maintenant plusieurs années.
J’y ai trouvé la manière la plus simple pour retranscrire ce que j’avais à dire.
Quelque chose entre théâtre, littérature, art plastique… c’est je crois une assez bonne mise en abyme de ma personnalité.
Comment faire du street art lorsque l’on doit rester chez soi ?
Je crois que ce n’est pas la question.
Je crois qu’il s’agit de s’exprimer comme on le peut, quand on le peut, avec ce que l’on a.
Donc je crois plutôt aujourd’hui que la question qui m’incombe plus qu’une autre est quel peut être mon rôle pour rendre cette situation peut être plus légère pour moi certes mais surtout pour les autres, et ce par le biais de l’unique chose que je sais faire, coller des choses les unes avec les autres et les donner à voir.
Pensez-vous que ce soit une période bénéfique pour l’art et la création ou bien au contraire un frein ?
Je crois que comme toute période il y a pour la création, du bien comme du mauvais mais qu’elle qu’elle soit, elle est mère nourricière.
Cette période nous apprend ou nous réapprend peut être à faire avec ce que l’on a.
Propos recueillis par Zoé Lunven
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